Intro
Ah, ça faisait longtemps. Quasiment 3 mois !
Je dois bien l’avouer : si, dans mes baskets, ça progresse, dans ma tête, c’est plusieurs pas en arrière qui ont été faits.
Faites donc un tonnerre d’applaudissements à… la dépression ! Et surtout aux cachetons qui vont avec.
Ça, c’est vraiment la mauvaise nouvelle. Si, en avril, une crise borderline a caché la misère, une fois le mois de mai arrivé, le retour de bâton ne m’a pas loupé.
Content de ne plus avoir cette béquille. Je m’en serais passé même pas cinq mois.
Crises d’angoisse, réveils nocturnes, une anxiété qui colle à la peau comme la sueur au moindre pas dehors en ce moment.
Plutôt que d’attendre d’être au bout du rouleau comme en septembre dernier, j’ai de nouveau tiré le frein à main. Accepté, tant bien que mal, que sans chimie… bah je n'y arrive pas.
J’écris ça un samedi soir, à quasiment minuit, parce qu’allez savoir pourquoi, c’est à cette heure-là que mon ciboulot a décidé de fonctionner à peu près.
Il y a bien un truc qui m’a tenu ces derniers temps : c’est la course à pied !
Si la dernière fois, je ne savais pas quoi dire, cette fois-ci, j’ai un peu plus de matière à vous donner !
Alors cette blessure ?!
Eh bien, je ne sais pas !
Ce que je sais, c’est que mon volume de course a bien augmenté ! Depuis l’épisode de la dernière fois !
Je sors d’une semaine d’entraînement à quasiment 14 km !
Cela fait maintenant un peu plus de 2 mois que je m’entraîne 3 fois par semaine, et je n’ai sauté qu’un seul footing.
Je rentre de nouveau dans cette période où je veux aller courir, coûte que coûte, je n'ai pas envie de perdre mes progrès !
Par contre, je suis toujours emmerdé avec les douleurs : au tibia, à cause de la périostite, puis maintenant avec une voûte plantaire un peu capricieuse.
La situation, même si elle me pousse à remettre tout mon entraînement en question, au moins 4 fois par jour, elle a évolué et dans le bon sens !
Sur une jambe, je n’ai presque plus de douleur, et sur l’autre, c’est aléatoire.
Mais ça reste une douleur qui ne m’empêche ni de courir, ni de marcher, et qui ne me fait pas mal en étant au repos.
J’en conclus, avec la supervision avisée de mon kiné, que la douleur, après 4 ans, fait partie du processus.
Aujourd’hui que je suis capable d’enchaîner 2 jours de footing en endurance fondamentale sans sentir que les douleurs soient insupportables.
C’est une sensation que je n’ai jamais connue !
On y reviendra un peu plus loin, mais j’ai trouvé des solutions pour manager ces douleurs.
Tout un programme
J’ai fait une infidélité à la Clinique du Coureur. Leur plan, bien qu’adapté à la reprise de course, est surtout destiné aux débutants, à des sédentaires.
Je suis un peu à la croisée des chemins : j’ai de l’expérience en course à pied, je reste un minimum actif, mais je suis blessé.
Alors, j'ai fait confiance au programme proposé par l’application Campus.
Leur programme “retour de blessure” est gratuit, et en 2 mois, l’objectif est de pouvoir courir, dans la même semaine, 3 fois 45 minutes.
Ce qui, dans mon cas, était plus envisageable.
La CDC conseille de courir 4 fois par semaine, j’ai essayé plein de fois, je ne m’en suis jamais sorti.
Cette fois-ci, ça a été la bonne !
Je l’admets, j’ai presque eu une petite appréhension le jour où j’ai dû courir pour la première fois depuis longtemps : 30 minutes sans m’arrêter.
J’en parlais dans la newsletter avec le marathon : j’ai trouvé mon allure pour l’endurance fondamentale, et je ne fais que ça d’en bouffer.
Alors, ce n'est pas super plaisant, mais c’est efficace !
En parallèle de ça, je vois toujours mon kiné une fois par semaine pour une séance de renforcement spécifique sur la chaîne postérieure.
On a constaté que la pliométrie (en gros, faire de la corde à sauter), c’est encore trop contraignant.
La course à pied reste de la pliométrie, mais j’ai la technique de course qu’il faut pour répartir la contrainte, là où les exercices du kiné sont là pour gagner en explosivité.
Pour l’instant, je reste sur du renforcement musculaire tout ce qu’il y a de plus classique.
C'est avec des routines que je gère mes douleurs, d'activer les muscles autour du tibia, va venir soulager ce que je ressens dans cette zone, et progressivement les douleurs disparaissent.1
L’échauffement, c'est pas pour les chiens
Ah, l’échauffement, ce truc qui me les brise.
Ça ne sert à rien. Enfin… je dis ça, mais j’ai appris que non.
Un matin, j’avais 30 minutes à faire. Au bout de 10 minutes, je m’arrête. J’ai trop mal, je ne prends pas de plaisir, je fais que de compter les secondes qu’il me reste à courir. Je rentre, la tête basse, en bougonnant.
Vexé, le lendemain j’y retourne.
Mais cette fois-ci, je ne pars pas de l’appartement sans avoir fait quelques exercices, en l’occurrence, du renfo des mollets et un exercice spécifique pour le renforcement du tibial antérieur (oui, j’ai une spé’ anatomie désormais).
Je vous mets en lien la vidéo qui m’a aidé à trouver cette routine qui m’a fait progresser.
Magie du spectacle : je passe mes 30 minutes sans douleurs !
C’est à 31 ans que j’ai découvert que pour s’échauffer en course à pied, on n’est pas obligé de faire des gammes. Si, vous savez, le célèbre talon-fesse ou les montées de genoux.
C’est même comme ça que je me suis blessé. Forcément, quand on passe de ne JAMAIS s’échauffer à les faire à chaque fois, beaucoup trop de fois, bizarrement… ça ne marche pas.
Depuis, j’ai ma petite routine et ça le fait.
La suite ?
Je suis sorti du programme de reprise de blessure. Désormais, le but, c’est d’augmenter le volume progressivement, en vue du marathon à venir.
J’intègre maintenant un peu d’intensité.
La séance ressemble à ça : 15 minutes de course à allure très facile, puis 8 fois 1 minute de course à une allure donnée, enchaînées avec une minute de repos, en finissant sur 5 minutes de footing.
C’est ce genre de séance que j’aime : sentir que je suis capable d’allonger la foulée un peu plus.
Suivi d’un footing de 30 minutes un autre jour, puis d’un autre, plus tard dans la semaine, de 45 minutes.
Je vais être honnête, j’ai l’impression que j’en fais vraiment trop peu encore.
Je me raisonne énormément à ne pas en faire plus. J’ai envie, mais je sais que la limite entre continuer et me blesser est encore trop fine.
Je sais que les antidépresseurs vont venir foutre le bordel : un cardio qui monte plus haut et une sudation excessive.
Déjà que je mets le réveil à 6h30 en vacances pour éviter le cagnard, là je vais devoir faire attention.
Petite astuce au passage : si, comme moi, après un effort pas forcément intense, vous avez un mal de tête pas possible, c’est certainement parce que vous ne buvez pas assez après un entraînement.
La technique pour savoir combien d’eau vous avez perdu pendant votre footing, c’est ça :
Pesez-vous avant, puis après le footing.
Le delta de poids, par exemple, 500 grammes, veut dire que pour compenser l’eau perdue durant la sortie, vous devrez boire 750 ml EN PLUS des recommandations habituelles.
Depuis que je fais ça, bizarrement, mes migraines post-entraînement ont disparu.
Nouvelles pêle-mêle
Même si je retourne dans une période mentalement plus difficile, j’ai quand même quelques nouvelles qui sont plus agréables que celle-ci.
En juin, est sorti un épisode de podcast enregistré en janvier dernier, avec Agnès, du podcast Borderline.2
J’y parle du TDAH, de ce que ça implique avec l’impulsivité, de l’impact qu’a eu la séparation de mes parents sur ma perception des relations, d’une sombre histoire de mousse au chocolat ratée, de tatouage, et d’un goût prononcé pour me faire mal en course à pied.
Durant mes vacances (remplies d’angoisse L O L), j’ai eu la chance de réaliser un de mes rêves et quelque chose que mon père aussi aurait rêvé : conduire une Porsche.
Alors oui, c’est un truc de mec par excellence, presque un peu ringard, mais putain, qu’est-ce que c’était fou.
J’ai contenu mes larmes sur le moment.
C’est lui qui m’a transmis le virus. À 5 ans, je jouais à un jeu de karting sur la Sega avec un volant.
Je m’en rappelle comme si c’était hier. Il était passionné par cette marque, c’est son grand regret : ne pas en avoir eu une.
Longtemps, j’avais ce rêve comme objectif de vie. La vie a fait que j’ai compris que la dépression, en Porsche, elle reste la même.
Je suis passé par toutes les émotions : le stress de conduire une voiture aussi puissante qui n’est pas la mienne, la sidération quand, en appuyant sur l’accélérateur, le moteur hurle et te catapulte au prochain virage, puis la trouille, parce que j’ai été passager, et qu’au bout de 6 virages, j’ai vu des étoiles.
À une époque, j’étais motard. Pour ceux qui ne vivent pas dans une grande ville, vous avez sûrement remarqué ce geste quand deux motards se croisent : ce fameux V.
C’est con, mais ça me manquerait presque, ce sentiment de croiser quelqu’un avec cette sensation de « on se sait ».
J’ai retrouvé ce sentiment, maintenant que le PSG est champion d’Europe. Mon maillot fièrement porté lorsque je vais courir, il m’arrive parfois de croiser un supporter.
Je l’admets, quand celui-là m’a fait un signe de tête, petite tape sur l’écusson de son maillot, j’ai retrouvé ce sentiment d’appartenance : champion d’Europe, mon frère.
Conclusion
Je n’en parle qu’au début et à la fin, mais ce retour par la case dépression m’affecte vraiment.
La course à pied a certainement joué le rôle de tampon durant mai et juin, par les bienfaits du sport, avant que tout ça me pète à la gueule une nouvelle fois.
Cette fois-ci, je suis bien déterminé à ne pas retomber aussi bas que l’automne dernier.
Le sport devient une nécessité. Ces moments d’effort deviennent mes bouffées d’oxygène pour ne pas avoir les idées qui tournent en boucle sur des pensées douloureuses.
J’écris cette newsletter en one shot, ce qui n’est pas mon habitude, mais je ne sais pas quand sortira le prochain épisode de la série.
J’aurai certainement bien des choses à dire avec l’adaptation que je vais devoir faire avec mon traitement.
Cette fois-ci, je suis en arrêt.
Alors, je m’arrête vraiment.
Comme dirait l’homme au plus gros boulard de Madrid : bien manger, bien dormir, et ça va le faire.
Je peux déjà vous dire que le prochain article sera sur les TCA. J’en vois le bout, et je vais profiter du temps que j’ai pour cuisiner un peu plus ce que je fais là.
On se retrouvera pour ce qui se passe dans mes baskets, peut-être le mois prochain.
Et toi ? Tu serai intéressé de rejoindre le club Strava « Prozac Running Club » ?